Faites la rencontre d’un(e) bénévole : Marianne
May 23, 2023

Marianne a œuvré comme intervenante médicale bénévole pendant plus de 30 ans au sein d’Ambulance Saint-Jean et est aujourd’hui coordonnatrice provinciale en cas de catastrophes pour le Conseil N.-É./Î.-P.-É d’ASJ. Elle a également représenté le Canada aux Jeux olympiques d’été de Londres, au Royaume-Uni, où elle a agi comme intervenante médicale bénévole pendant quatre semaines. Marianne est également instructrice auprès d’ASJ, où elle donne des cours de secourisme de base et avancé.

En 2022, elle a reçu la médaille du jubilé de platine de la reine Élizabeth II, un prix international décerné pour les services rendus à la famille, à la communauté et au pays. Nous avons interrogé Marianne sur sa longue expérience de bénévole au sein d’ASJ et sur les innombrables initiatives auxquelles elle a participé.

 

Qu’est-ce qui t’a donné envie de devenir bénévole pour ASJ?

À l’automne 1990, alors que je rentrais de l’Aéroport international d’Halifax, j’ai été témoin d’un accident d’automobile et j’ai découvert que deux personnes que je connaissais se trouvaient dans l’une des voitures. Ne connaissant pas grand-chose aux premiers soins, j’ai fait ce que j’ai pu, mais je me suis sentie impuissante. L’un de mes amis impliqués dans l’accident a succombé à ses blessures deux jours plus tard. Je me suis juré de suivre un cours de secourisme et de ne PLUS JAMAIS me trouver dans cette situation.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans le bénévolat?

Je dirais sans hésiter que c’est le fait de rencontrer d’autres personnes partageant les mêmes idées et de bâtir des relations qui dureront toute la vie.Pendant plus de 30 ans, alors que je travaillais à l’Université Dalhousie, j’ai collaboré avec des étudiant(e)s pour collecter des fonds au profit de plusieurs organismes de bienfaisance. Nous avons réussi à récolter plus d’un quart de million de dollars! Le bénévolat est dans mon ADN.Je m’inspire également de ce proverbe hindou : « Le vrai bonheur consiste à faire des heureux(-euses). »

À votre avis, qu’est-ce qui distingue Ambulance Saint-Jean des autres organismes de bienfaisance?

Notre histoire, sans aucun doute, et le fait de savoir que je fais partie d’un organisme qui existe depuis plus de 900 ans. Et bien sûr, pouvoir se vanter que, quelque part dans le monde, un(e) bénévole d’ASJ voit le soleil se lever, alors qu’un(e) autre le voit se coucher ailleurs dans le monde.

Peux-tu nous faire part de quelques moments marquants ou de tes meilleurs souvenirs en tant que bénévole?

C’est une question difficile, car il y en a eu beaucoup. Je dois dire que ceux qui ont changé ma vie et qui m’ont permis de me consacrer à cet organisme sont les suivants : la tragédie de Swiss Air, les attentats du 11 septembre et mes trois semaines de bénévolat aux Jeux olympiques de 2012 au Royaume-Uni.

Tu as mis en place plusieurs équipes d’intervention en cas de catastrophe. À quoi cela ressemblait-il, et en quoi cela différait-il de tes activités bénévoles habituelles?

La première catastrophe qui m’a poussée à me dire « je peux y arriver et je pense pouvoir m’améliorer dans ce domaine » a été, de loin, la tragédie de Swiss Air en 1998.Bien qu’il n’y ait eu aucun(e) survivant(e), cet événement nous a mis, ASJ Nouvelle-Écosse et moi, sur la voie du leadership en matière de soutien aux personnes dans le besoin aux léchelles nationale et internationale. Découlant directement de notre implication dans le rétablissement improbable de cette catastrophe, un comité a été créé sous le nom de « CREST » (Central Region Emergency Support Team). Ce comité, qui est toujours en activité aujourd’hui, est composé non seulement de premier(-ière)s répondant(e)s comme les SUS, la police et les pompier(-ière)s, mais aussi de second(e)s intervenant(e)s très important(e)s comme l’Armée du Salut, la Croix-Rouge et les services de pastorale.

D’autres catastrophes, comme les attentats du 11 septembre, ont apporté d’autres défis et opportunités, car nous devions faire face à des avions remplis de personnes déplacées. Si Terre-Neuve-et-Labrador a eu droit à un film, à juste titre, Halifax a accueilli beaucoup plus de personnes et a établi 10 sites pour personnes déplacées. Je suis encore fière de tout le travail que nous avons accompli ici.

Quel est le moment dont tu es la plus fière concernant les opérations de secours aux sinistré(e)s?

Je dirais que de loin, c’est le moment où j’ai participé à l’opération de l’ouragan Juan, compte tenu des conséquences qu’il a eues sur Halifax et sur moi-même. J’ai d’abord été appelée pour participer à l’évacuation d’un immeuble d’habitation de 33 étages à l’Université Dalhousie. J’ai aidé un ami qui gérait l’immeuble, puis j’ai perdu un ami proche, John Rossiter (un ambulancier), qui est décédé pendant l’opération. Pour moi, ce qui a été difficile a été de trouver la force d’aménager des abris, d’aider les autres, de les soutenir pendant 10 jours sans électricité et, quelques jours plus tard, de contribuer à l’organisation de la veillée funèbre de John ici, à Halifax. Les gens avaient besoin de soutien, et je me suis sentie vraiment fière de porter mon uniforme d’ASJ.

Pour toi, quel est l’aspect le plus difficile dans le fait de participer à des opérations de secours aux sinistré(e)s?

Je crois que c’est l’appel! Parce qu’il peut être très difficile de joindre les gens pour leur demander de venir vous aider. Et très franchement, si vous n’avez jamais vécu de catastrophe, il peut être très compliqué de comprendre à quel point la situation est difficile lorsque vous perdez tout. Le fait de demander à des bénévoles de venir vous aider quand vous avez besoin de bras sur le terrain est quand même bien moins vendeur que de les inviter à assister à un concert…

En 2022, tu as reçu la médaille du jubilé de platine de la reine Élizabeth II. C’est un exploit extraordinaire. Parle-nous de cette expérience.

C’est une question très intéressante! Je dois dire qu’après avoir fait du bénévolat pendant tant d’années, honnêtement, je me contente de me lancer et de mettre la main à la pâte. Je ne réfléchis pas. Je fonce, tout simplement, parce que j’ai vu la vie des gens changer grâce à ASJ un nombre incalculable de fois. Je ne demande pas de remerciements. Le fait de voir les gens bien plus heureux par la suite me suffit amplement. Le fait de recevoir la médaille a été une expérience absolument extraordinaire, parce que je ne m’y attendais pas du tout. Ça a été incroyable de recevoir une lettre et le prix de la part du bureau de Dartmouth d’ASJ avec mes pairs!

Soit dit en passant, j’ai une petite anecdote sur la famille royale. Quand j’étais très jeune, j’ai été hospitalisée pendant un certain temps. La Reine-Mère est venue rendre visite aux enfants à l’hôpital, et au cours de cette période, comme je me sentais mieux, on m’a demandé à l’improviste de représenter les autres enfants malades. J’ai présenté un bouquet de fleurs à la Reine-Mère, et nous avons discuté pendant près de 2 minutes. Des années plus tard, lorsque la Reine-Mère est revenue à Halifax, on m’a invitée à prendre un thé d’honneur à Province House avec elle et environ 50 autres personnes. Donc on peut dire que j’ai été monarchiste toute ma vie!

Que dirais-tu à quelqu’un qui envisage de devenir bénévole?

Je lui dirais de s’inscrire tout de suite. Surtout si cette personne s’intéresse à des emplois du domaine médical. Je crois aussi de tout mon cœur que de grandes amitiés l’attendent!

Tu es également instructrice en secourisme. Pourquoi penses-tu qu’il est si important que les gens soient formés aux premiers soins?

C’est une question facile! Toute personne qui obtient son permis de conduire devrait être tenue de suivre un cours de secourisme d’une journée. Il y a tellement d’accidents de la route de nos jours qu’il est vraiment très important de posséder quelques notions de base sur ce qu’il faut faire (et ne pas faire). C’est une obligation dans d’autres pays, et ça devrait certainement l’être ici. J’ai souvent rendu visite aux Guides du Canada pour leur enseigner des compétences de base. Elles adorent apprendre et s’en servent ensuite auprès de leurs pairs et de leur famille. De vraies petites éponges!

Les contributions extraordinaires de Marianne en tant que bénévole vous inspirent? Les modalités de bénévolat au sein d’ASJ sont flexibles, et tout le monde peut s’inscrire. Cliquez ici pour en savoir plus et vous inscrire.